L’exposition met en lumière la technique ancienne de l’impression sur étoffes, que la manufacture Ferret Frères de Saint-Denis continue de pratiquer encore au début du XX^e siècle. À mi-chemin entre les arts décoratifs, la peinture et l’artisanat, ces planches de bois gravés sont les matrices d’une centaine de motifs des tissus simultanés, imprimés pour Sonia Delaunay entre les années 1924 et 1929. Ces tissus apportent un souffle nouveau en promouvant une perception moderne de la couleur, des contrastes, des formes et du mouvement. Gouaches préparatoires, cartons de coloris ou encore photographies illustrent l’originalité et le rayonnement de sa pratique artistique à travers des textiles commercialisés.

Dès 1921, Sonia Delaunay (1885-1979), développe ses premiers "tissus simultanés" à Paris. En 1923, elle lance son "atelier Simultané" jusqu'à créer en 1925, son entreprise "Sonia" et dépose la griffe "Simultané".

Ses motifs se distinguent par leur grande modernité dans l’alliance de formes géométriques, de contrastes de couleurs et de mouvement.

Une même composition peut être imprimée sur différentes matières : soie ou coton. Elle dépose d'ailleurs ses modèles avec la mention "tout tissus, toute matière et toute couleur". Produit au mètre, soit en petite quantité, elle adapte la matière à son usage. Ainsi, un même motif se décline sur une robe légère, un manteau, un galon, un accessoire de mode, jusqu’au mobilier ou des objets de décoration intérieure.

Les tissus simultanés vont connaître un véritable succès, grâce à l'exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, de 1925.

Il y a tout juste 100 ans, cet événement qui s’est tenu à Paris du 28 avril au 30 novembre 1925, a offert aux industries parisiennes d'art et de luxe, la première grande occasion de se manifester depuis la guerre.

Sonia Delaunay y partage une boutique simultanée, devenue mythique, avec le fourreur et couturier Jacques Heim sur le Pont Alexandre III. Le Tout-Paris s’y presse, pour y découvrir l’extraordinaire diversité des articles textiles présentés (vêtements, tissus "simultanés", accessoires, ...). Ces modèles se diffusent dans la presse et dans les cercles influents de l’art moderne en France et en Europe, portés par les plus grandes stars du cinéma français de l’époque, ainsi que par les épouses des professeurs du Bauhaus.

Cependant, son activité dans le textile, prendra fin progressivement dans les années 1930, en raison de la crise économique qui frappe durement le monde de la mode et l’industrie textile.