EXPOSITION "LE MOYEN ÂGE DU XIXe SIÈCLE. CRÉATIONS ET FAUX DANS LES ARTS PRÉCIEUX"
Musée de Cluny – musée national du Moyen Âge, du 7 octobre 2025 au 11 janvier 2026
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition Le Moyen Âge du 19e siècle. Créations et faux dans les arts précieux
Du 7 octobre 2025 au 11 janvier 2026
Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge
28 rue du Sommerard, 75005 Paris
Le XIXe siècle redécouvre le Moyen Âge, tout en le réinterprétant pour produire des copies, des pastiches, des œuvres composites et des faux. Dans cette exposition, le musée de Cluny met en regard certains objets médiévaux avec leurs "résonances" du XIXe siècle. Le musée des Tissus et des Arts décoratifs contribue à cette confrontation en prêtant deux étoffes liturgiques, saurez-vous démêler le vrai du faux ?
L’EXPOSITION
L’exposition éclaire la redécouverte du Moyen Âge, un phénomène artistique né vers 1820 et qui se prolonge jusque dans l’entre-deux-guerres. Porté par le romantisme et les avancées techniques, le XIXe siècle multiplie copies et œuvres composites pour un marché de l’art en plein essor, dominé par Paris. L’accent est mis sur les arts précieux médiévaux et leurs réinterprétations, en dialogue avec des pièces d’orfèvrerie et d’émaillerie, d’ivoire ou de tissus. Collectionneurs, restaurateurs et faussaires participent à ce renouveau, révélant l’importance de cette période dans la transmission et l’évolution de savoir-faire anciens.
LES ŒUVRES PRÊTÉES
La vie religieuse connaît un renouveau en France à partir de la Restauration, avant d'atteindre son apogée sous le Second Empire ainsi qu'au début de la IIIe République.
Le vestiaire liturgique, que la Révolution avait détruit ou bien dispersé comme la plupart des biens d’Église, a dû être presque intégralement reconstitué au XIXe siècle.
À Lyon, les maisons de soieries vont jouer un rôle essentiel, en confectionnant dès le règne de Louis XVIII des ornements d'église dont les tissus recevront, à partir des années 1845, des décors inspirés du Moyen Âge, notamment dans le cadre du mouvement "néo-gothique" diffusé par des figures comme Viollet-le-Duc.
Les deux étoffes de nos collections sont une parfaite illustration du XIXe siècle qui retisse l’art sacré médiéval.
L’étoffe néo-byzantine, crée par la Maison Tassinari, Chatel et Viennois, dévoile une composition de dragons ailés et d'oiseaux affrontés sur fond cramoisi.
L'ornement dit angélique de ce voile de calice, dessiné vers 1888-1889 et tissé entre 1891 et 1900 par Joseph-Alphonse Henry, présente l'Agneau mystique (symbole du Christ) dans un médaillon argent (symbole de l'hostie), d’où rayonne des anges musiciens et des séraphins. On y lit l’inscription PANIS ANGELORUM, signifiant "le pain des anges".
Nos œuvres textiles dialoguent ainsi, avec celles d’arts précieux du musée de Cluny, pour explorer un XIXe siècle qui a réinventé un Moyen Âge sacré pour répondre aux besoins spirituels et esthétiques de son époque.