La Fabrique des grands hommes

1/10
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © musée des Tissus – Pierre Verrier
  •  © © Dorothée Beauvais, 2012 © Musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© musée des Tissus – Pierre Verrier
© Dorothée Beauvais, 2012 © Musée des Tissus – Pierre Verrier
11 mai 2012 30 sept 2012
Commissariat
Maximilien Durand , directeur du MTMAD

Documentation

La fabrique des grands hommes

Éditions EMCC, 222 pages, 212x298mm, 25€.
ISBN: 978-2-35740-233-1
 ©
11 mai 2012 30 sept 2012
Commissariat
Maximilien Durand , directeur du MTMAD

Documentation

La fabrique des grands hommes

Éditions EMCC, 222 pages, 212x298mm, 25€.
ISBN: 978-2-35740-233-1
 ©

La Fabrique des grands hommes, la nouvelle exposition qui se tient au musée des Tissus du 11 mai au 30 septembre, dévoile l’épopée de ces tisseurs lyonnais qui rivalisèrent avec les peintres, les graveurs, puis les photographes pour inscrire dans le textile les traits des grands hommes qui ont fait l’Histoire.

Il fallait toute l’audace et tout le génie de Philippe de Lasalle, un dessinateur, inventeur et fabricant de la Fabrique de soie lyonnaise, pour avoir cette idée extravagante de soumettre le métier à tisser, la chaîne et la trame, pour transcrire fidèlement les traits de personnages illustres. Son premier portrait, destiné à l’impératrice de toutes les Russies, Catherine II, plut tellement à la souveraine qu’elle lui commanda les tentures de ses résidences de Saint-Pétersbourg. Gaspard Grégoire, au même moment, consacre tous ses moyens, son énergie et son temps pour mettre au point des velours qui sont de véritables petits tableaux. Le trompe-l’oeil est impressionnant, et l’on comprend l’obsession de celui qui fut le portraitiste, en tissage, de Louis XVI, Bonaparte, l’Empereur Napoléon Ier, Louis XVIII. Il mourut en emportant dans la tombe le secret de ses velours qu’on ne saura plus réaliser.

Les innovations de la première révolution industrielle ouvrent de nouvelles perspectives. Le tissage, juste avant la Révolution, avait réussi à imiter la peinture. Mais Étienne Maisiat, et à sa suite, Michel-Marie Carquillat, réalisent des portraits qui imitent la gravure, plus précise et plus détaillée que l’huile. C’est un tour de force que ces portraits de Charles X ou de Napoléon III. Au point qu’on se demande qui sont les grands hommes de cette Fabrique, les modèles qui apparaissent sur les tissus, souverains et princes, ou les tisseurs, dont la virtuosité est si impressionnante qu’on a retenu leur nom quand celui des milliers de «  canuts » a disparu dans l’oubli.

De ce XIXe siècle qui cria deux fois «  Vive l’Empereur ! », trois fois «  Vive le Roi ! » et quatre fois «  Vive la République ! », les portraits suivent les bouleversements et les enthousiasmes. Mais pour figurer la belle duchesse d’Angoulême, la coquette Eugénie, Louis-Philippe, le «  roi bourgeois », les inspirés républicains, Adolphe Thiers et Gambetta, il fallait le talent des dessinateurs, des metteurs en carte, des ingénieurs et des tisseurs.

Et puisque le tissu pouvait reproduire à l’identique les subtilités de la gravure au burin, la Fabrique imagina une ultime virtuosité : imiter la photographie. Le portrait de Charles-Frederick Worth, l’inventeur de la Haute Couture, réalisé d’après une photographie de Nadar, est à s’y méprendre. Le tissage surpassera même les frères Lumière. Avant les premiers autochromes, les tisseurs proposaient déjà des portraits au rendu photographique, mais en couleur…

Galerie de portraits d’hommes et de femmes illustres, de la reine Victoria à Barack Obama, de Marie-Antoinette à Jean-Paul II, La Fabrique des grands hommes est avant tout l’histoire d’un défi : transcrire par le tissage, les visages de l’Histoire, et faire oublier le tissage.