Les visages du musée

Ils œuvrent en coulisse pour valoriser les collections du musée. Dans cet environnement, naît une relation particulière entre le musée et les femmes et hommes qui y travaillent au quotidien. A travers cette rubrique, le musée et ses agents se partagent la lumière des projecteurs !

Cécile
© musée des Tissus – Sylvain Pretto

CÉCILE – Responsable du service culturel et pédagogique


  L’ART DU MÉTIER A TISSER…DES LIENS

Expliquer, transmettre, donner envie, envie d’apprendre, de comprendre, de revenir. Tisser des liens entre les œuvres et les publics… Telles sont mes sources de motivation quotidienne.

Je travaille auprès d’un large public, jeunes, âgés, érudits, publics éloignés du champ culturel. Chaque rencontre est riche ; elle amène à adapter son discours, à se questionner sur le récit que chaque œuvre permet de construire. A qui appartenait telle ou telle robe, paire de souliers, ombrelle, châle, paire de gants ?
Notre rôle est de montrer que le patrimoine appartient à tous. En cela, c’est un métier d’altérité, de partage, de transmission de connaissance.

Avant la fermeture du musée, 22 guides conférenciers assuraient les conférences, visites, ateliers, 11 langues étaient parlées, c’est dire la notoriété du musée à l’international et la reconnaissance de ses collections exceptionnelles.

Aujourd’hui, le service culturel et pédagogique doit relever de nouveaux défis et aller vers les publics, à leur rencontre, hors les murs ou en ligne. Nous proposons aux entreprises, associations, scolaires, particuliers…des conférences thématiques, et notre catalogue d’activités ne cesse de s’étoffer.

Amélie
© musée des Tissus – Sylvain Pretto

Amélie, responsable administrative


  CÔTÉ COMPTES, CÔTÉ JARDIN

Arrivée récemment en qualité de responsable administrative, je n’ai pas encore eu l’occasion de me familiariser avec toutes les collections du musée.

La gestion administrative quotidienne du musée me permet d’être en contact avec tous les services et ainsi d’échapper à la routine. Mais que ce soient à la fois des tâches administratives, budgétaires, comptables ou bien la gestion des ressources humaines, la réalisation de celles-ci exigent une grande rigueur.

Dans ce quotidien professionnel ordonné, cadré et relativement sédentaire, la proximité du jardin de l’hôtel de Lacroix-Laval est une source naturelle d’évasion. La sérénité qui se dégage du lieu m’apporte une dose de rêverie nécessaire pour équilibrer une activité très méthodique.

Aujourd’hui, faire partie d’un projet d’envergure, accompagner les évolutions du musée dans cette séquence importante de mutation, me motive énormément. Il y a un beau défi à relever pour qu’in fine tous les Lyonnais puissent bénéficier des espaces extérieurs du musée, du jardin de l’hôtel de Lacroix-Laval comme de la terrasse de café qui se trouvera dans la cour de l’hôtel de Villeroy.

Le musée est fermé, mais les équipes restent mobilisées pour préparer sa renaissance !

Lisa-Charlotte
© musée des Tissus – Sylvain Pretto

LISA-CHARLOTTE, conservatrice - restauratrice du patrimoine


  MATIÈRE A PRÉSERVER

J’aime profondément les œuvres que je restaure, elles me nourrissent, m’ouvrent l’œil, le cœur et l’esprit, elles me fascinent par leur histoire. Cela demande des compétences techniques et scientifiques, acquises pour ma part à l’Institut National du Patrimoine, mais aussi une sensibilité nécessaire pour développer une forme d’empathie avec l’œuvre. La matière a un langage qu’il convient de comprendre. Il faut parvenir à faire parler l’objet. Que lui fait-on dire ? Jusqu’où va-t-on dans l’intervention ?
Dans l’atelier, nous travaillons également à la présentation des objets. Pour les costumes, nous fabriquons nos propres mannequins en les adaptant à l’habit, car les silhouettes ont beaucoup évolué à travers les siècles.

Le lien qui se noue avec la pièce à restaurer est très particulier. Cette vie très fragile entre mes mains, me donne la responsabilité d’un médecin au chevet d’une œuvre d’art.

Restaurer une œuvre, ce n’est pas effacer les traces de son passé, c’est consolider ce qui reste. Mon intervention doit être visible, différenciée de la partie non restaurée. Le but est de rendre l’objet lisible et compréhensible.

On doit pouvoir y lire l’usure du temps, deviner son histoire et la prolonger autant que possible, conserver pour que les générations suivantes puissent admirer les œuvres textiles, les étudier et transmettre à leur tour.

Sylvain
© musée des Tissus – Sylvain Pretto

SYLVAIN, photographe


  UN ŒIL SUR LE MUSÉE

Photographier des objets, des tissus, c’est pour moi, une histoire de rencontre et de défi.

La rencontre d'abord, car un dialogue s’installe entre le photographe et l’œuvre, comme j’aurais à le faire pour un portrait. L’œuvre devient vivante et livre son âme. Face à une pièce qui a traversé des siècles, comment ne pas être touché, ému ? Il faut comprendre son parcours, l’environnement dans lequel elle a été conçue, les personnes à qui elle a appartenu, s’imprégner de ses points forts, de son identité. Et enfin, le défi, car il faut parvenir à restituer tout cela.

Ce travail de déchiffrage, de synthèse, je le mène avec les différents services du musée. La magie du tissu va parler à partir du moment où l’on a défini ensemble ce que l’on souhaite dévoiler.

Chaque pièce est unique et mérite une lumière particulière pour faire surgir sa technicité, son histoire. Ne pas transformer l’œuvre, la respecter, c’est en effet, une des règles que je me fixe.